Si je suis condamné à mort

Si je suis condamné à mort

Si je suis condamné à mort,
N’évoquez plus mes torts,
Dites que je n’étais pas fort
Pour résister à cet amour,
Me cernant jusqu’à l’aurore
Dans une narcose sans confort.

N’utilisez pas vos tambours
Et enterrer mon corps
Sous l’ombre d’un sycomore,
En mettant une amphore
Garnie des fleurs multicolores,
Pour taire cette voix de stentor.

Avant de réunir vos éphores
Pour décider de mon sort,
Faites venir tous vos cadors
Et saucer mon corps avec du chlore,
Pour asphyxier les efforts
D’un cœur épuisé, qui t’implore
De chasser tous les doryphores
De ma tombe, quand je dors,
Épargne à mes yeux le tussor
Pour que l’esprit subodore
Dans ma bien-aimée l’éclat d’or
Où se trouvent tous les trésors.

Dad Allaoua