Le roi exalte son âme

Le roi exalte son âme

Le roi exalte son âme, une orgie de cadeaux
L’engorge face à un peuple démuni
Et affamé qui cherche dans les égouts
Des palais soigneusement construits

Sa pitance. Le roi décide ! Son désir
Est absolu, la reine invite la presse
Funeste à dévoiler avec le sourire
La majestueuse et éternelle sagesse

Du puissant empire. Le roi annonce !
Nous sommes à l’abri de la contagion !
Les vents soufflent loin, ils enfoncent
Les autres dans des terriers profonds

Notre désert prospère est éclairé
Par les torches divines dissimulant
La misère du temps dans le sable doré
Que l’engin ferré rende mouvant.

Le roi est fier de parler au nom
Des nations libres et de dissimuler
Sa dictature dans des jurons
Perpétuels qui ne cesse d’articuler

Des mots funestes pour convaincre,
Les traces de sang que portent
Ses mains honorent bien les diacres
Fidèles qui surveillent les portes

Où le soleil rentre dans le palais.
Le roi est content d’être le messager
Des puissants, en hibou secret
Il sillonne toujours le ciel nuageux

Pour dire à ceux qui l’entendent :
Je consolide la paix mondiale
Par la chaleur que mes puits répandent
Aux communautés occidentales.

Je suis le roi ! Je crie fort ! Je mate
Le fervent éveil d’une génération
Devenue rebelle à mes automates
Qui adorent manipuler les bâtons,

Je suis simplement celui qui donne
La vie et la mort, celui qui maudit
Les philosophes, sous ma couronne
S’épanouissent les esprits de ténèbres,

Germent les précieuses semences
De gloire et se métamorphosent
Les lions en clébards, mon indulgence
Fait éclore dans vos jardins les roses

Et vous laisse saisir que la liberté
Rayonne toujours dans le royaume
Portant le flambeau de la fierté,
Qui fait de vous des surhommes

Doués dans la plantation des choux
Et de toutes les vertus guerrières.
Apprenez à fermer les verrous
Et à abaisser les tristes paupières

À chaque fois que je fasse les choses
Dans ma propriété privée, mon allure
Altière ne doit pas causer la psychose
Collective qui compromet le futur

De l’empire et de sa grande citadelle,
Je suis là, je reste le roi incontesté
Qui ordonne ses citoyens fidèles
D’être les lances dures de la royauté.

Dad Allaoua